Histoire des partis italiens : la renaissance après le fascisme, entre anciens et nouveaux partis

Publié le : 21 octobre 20206 mins de lecture

Le fascisme avait été, comme l’a dit Benedetto Croce, le grand philosophe libéral, « une parenthèse » dans l’histoire de l’Italie. Une période au cours de laquelle le pays a été dévasté. Après la guerre, cependant, la politique italienne avait un vieux visage : les anciens partis pré-fascistes ont été renouvelés. Il y a des nouvelles importantes : le vote est étendu aux femmes, tandis que la monarchie est en train de faire ses valises pour céder la place à la République. Mais les anciens protagonistes restent les partis politiques.

Après des années de dictature, la démocratie italienne finit par renaître de ses cendres et se retrouvera très bientôt face à l’ultime défi des élections, de la mise en place éventuelle d’un gouvernement de coalition, et de multiplication des partis politiques, anciens et nouveaux. L’analyse qui suit commence en 1943 et se poursuit jusqu’en 1994.

De la chute du fascisme à la renaissance des anciens partis

Le 25 juillet 1943 est la date qui marque la chute du fascisme. En fait, le feu vert est donné à la reprise de l’activité politique. À partir de cette date, quelques semaines ont suffi et tous les partis de l’antifascisme historique ont réapparu : le parti socialiste, les démocrates-chrétiens, le parti libéral, le parti républicain, le parti communiste.

Ces partis politiques ont joué un rôle important immédiatement après l’armistice du 8 septembre 1943. En fait, ils ont été un substitut au vide de pouvoir laissé par l’effondrement des institutions du pays. Le Comité de libération nationale (CNR) a été créé, agissant en tant qu’organe directeur en même temps que le gouvernement royal. Il est composé de six partis : Pli, Psi, DC, PdA et Parti démolaburiste, fondé par Ivanoe Bonomi (Premier ministre en 1944 – 1945).

En fait, c’est un parti qui n’est pas destiné à le devenir, il restera une sorte d’étiquette sur un conteneur vide de membres et de structures. Au contraire, il y a une nouvelle formation dans le front antifasciste. C’est le parti de l’action, le PdA, mais il ne résiste pas à l’épreuve des urnes. En effet, les premiers tours de scrutin (les élections administratives du printemps et de l’automne 1946, les élections de l’Assemblée constituante du 2 juin 1946 et les politiques du 18 avril 1948) confirment une fois de plus la renaissance des partis historiques.

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Le parti d’action et la lutte contre le fascisme

C’est un parti né et forgé de la lutte contre le fascisme. Un parti né pour agir contre l’usurpateur de la démocratie, pour retrouver la liberté. Le PdA est né de deux rencontres, à Milan et à Rome, entre fin mai et début juin 1942. Les promoteurs étaient Ugo La Malfa et Ferruccio Parri, jeunes représentants de l’antifascisme démocratique. Le programme du parti est axé sur la laïcité de l’État, sur l’attention portée aux problèmes institutionnels, sur la base des principes d’autonomie et d’équilibre des pouvoirs. C’est une fête qui attire les intellectuels et les jeunes. Ce parti est reconnu pour son inspiration à fonder un gouvernement d’union nationale dans lequel démocratie et liberté sont les maîtres-mots.

The Everyman, le parti contre tous les partis

Le Front de l’Homme Ordinaire est né en 1945. Son fondateur est le dramaturge Guglielmo Giannini. Le Fuq, cependant, a un destin similaire à celui du PdA : il a vécu une brève période de gloire entre 1946 et 1947. C’était une fête qui a fait une percée dans les grandes villes du sud. Le moyen de propagande utilisé est le journal homonyme, qui rapporte en première page un homme écrasé par une presse. Les deux nouveaux partis sont emportés par la reconsolidation des traditions de partis alternatifs. Contre toute idée communiste, c’est également un mouvement qui méprise le capitalisme.

Premier Parlement de la République : Voici les partis traditionnels

Les partis qui ont rejoint le premier parlement de la République élu le 18 avril 1948 sont les partis traditionnels : le DC reste le parti hégémonique, le PCI est son plus fort contrepoids, le Psi ne passe pas de dix à quinze pour cent, entre divisions et réunifications. Alors que la missina de droite et la droite monarchique ne dépassent jamais le plafond de 10 %. Les partis laïques mineurs sont à 5% : Pli, Pri et Psdi. Le même sort revient au Parti radical, dernier né des partis traditionnels.

Ils ont tous des racines d’avant-guerre, à l’exception partielle du Pr, et ont dominé la vie politique du pays jusqu’aux années 1990. Ainsi, en 1992, les huit partis traditionnels, du DC au Pr, étaient tous présents, la seule variation étant la transformation du PCI en PDS (Parti démocratique de gauche). Le secrétaire qui conduit à ce passage historique pour la gauche est Achille Occhetto.

Ils sont flanqués des Verts, de la Ligue lombarde dirigée par Umberto Bossi (qui deviendra plus tard la Lega Nord et finalement seulement la Lega), et des ex-communistes nouveau-nés de la Refondation communiste. Deux ans plus tard, tout a changé : le parti le plus puissant au Parlement élu en 1994 était Forza Italia, fondé cette année-là par Silvio Berlusconi.

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