La fameuse histoire de Matera, la troisième plus vieille ville du monde

Publié le : 03 juillet 20204 mins de lecture

Il y a quelques années, quand j’étudiais à l’Institut d’enseignement à distance d’Italie, j’ai fait la rencontre d’une fille originaire de Basilicate. Dans le cadre de ses « devoirs », elle emmenait toujours avec elle de belles photos de sa terre natale en raison de tout l’amour qu’elle porte à celle-ci. C’est grâce à elle que j’ai connu la ville de Matera. Ce qui a suscité en moi, l’envie de lui rendre visite.

De ce fait, profitant de quelques jours de congé en fin septembre, je me suis offert un week-end en solo dans le Sud de l’Italie et la première étape de mon aventure a été de visiter Matera, la ville des Sassi. Il est vrai que je l’avais déjà vu en photos des centaines de fois, mais me retrouver devant ce paysage incroyable m’a laissé sans voix. J’ai observé en silence pendant quelques minutes puis, j’ai sorti mon appareil photo pour immortaliser ce moment.

La ville est parsemée de belvédères offrant une vue splendide sur des kilomètres, de la cathédrale perchée sur le promontoire de Civita aux maisons troglodytes et décadentes du Sasso Caveoso, du canyon où coule le ruisseau Gravina aux terres incultes du parc de la Murgia. De par ce spectacle de toute beauté, il paraît presque invraisemblable de penser que Matera ait été définie « honte nationale ».

Voici donc comment l’Italie est devenu un site du patrimoine mondial et une capitale de la culture en 2019.

Née il y a 10 000 ans, Matera est la troisième plus vieille ville du monde après Alep et Jéricho. Se promener parmi les Sassi, c’est entreprendre un voyage à travers des siècles d’histoire, de civilisation, de styles et de cultures différentes, du Paléolithique à nos jours, en passant par le Moyen Âge, la Renaissance et le Baroque.

Si aujourd’hui les Sassi de Matera sont un site de l’UNESCO, jusqu’aux années 50, la capitale lucanienne était totalement isolée du reste du monde et se trouvait dans de graves conditions de dégradation et de retard. Dans son livre « Le Christ s’est arrêté à Eboli » publié en 1945, Carlo Levi compare l’ensemble des maisons troglodytes surpeuplées, où les hommes et les animaux partagent les mêmes espaces, à la représentation de l’enfer de Dante. Grâce à sa dénonciation, la politique italienne s’intéresse à la question, et le chef du parti communiste Togliatti se rend à Matera pour voir de ses propres yeux la situation dans laquelle vivent les habitants des Sassi. C’est lui qui a défini la ville comme une « honte nationale ».

La renaissance de Matera a commencé lorsqu’elle a été choisie par de nombreuses sociétés et réalisateurs comme décor pour leurs films, de Pasolini qui a tourné « L’Evangile selon Matthieu » à Mel Gibson et son film « La Passion du Christ ».

Après des années d’abandon forcé, au cours desquelles les habitants des Sassi ont été contraints à quitter leurs maisons et de s’installer dans les nouveaux quartiers construits par l’État, dans les années 80, la vieille ville renaît. Puis, la ville fantôme devient une destination touristique populaire.  Les Sassi sont devenus des boutiques d’artisanat, des magasins de souvenirs et de beaux restaurants.

 

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