Résumé des « Dix petits Nègres » d’Agatha Christie

"And Then There Were None", publié en 1939 sous le titre original Ten Little Niggers, est sans doute l’un des romans policiers les plus marquants d’Agatha Christie. Connu en France sous le nom « Dix petits Nègres », le livre a été rebaptisé « Ils étaient dix » en 2020 pour des raisons éthiques. Ce changement de nom ne diminue en rien la puissance narrative de ce huis clos glaçant où dix personnages, tous coupables, sont rassemblés sur une île pour affronter la justice… autrement. Le livre a été traduit dans plusieurs langues et est adapté à la fois comme pièce de théâtre et comme scénario pour un film. Toute personne qui lit le roman reste plongée dans une atmosphère surréaliste et inquiétante. En effet, le livre tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin ; le lecteur continue à se demander qui est le meurtrier et ne peut s'empêcher d'être fasciné par l'intrigue complexe. Les personnages gardent un œil les uns sur les autres puisqu'ils peuvent tous être coupables, accusateurs, enquêteurs et même meurtriers.

Nouveau nom du roman : pourquoi « Dix petits Nègres » est devenu « Ils étaient dix »

À sa sortie, le roman portait un titre aujourd’hui considéré comme raciste. Il faisait référence à une comptine fictive, elle-même reprise d’un texte anglais du XIXe siècle, utilisé comme ressort dramatique dans l’histoire. En France, ce n’est qu’en 2020 que le titre a officiellement été modifié à la demande des héritiers d’Agatha Christie. Cette évolution répond à une prise de conscience plus large sur l’usage des termes à connotation coloniale. Le changement est éditorial, mais pas narratif : l’histoire, les personnages et les mécanismes de suspense restent intacts. Le titre « Ils étaient dix », plus neutre, permet de préserver le contenu tout en le rendant plus accessible aux nouvelles générations.

Pourquoi le titre a-t-il changé ?

À l'origine, le roman s’intitulait « Dix petits Nègres », en référence à une comptine anglaise du XIXe siècle. Ce titre, comme la comptine elle-même, contenait des termes racistes aujourd’hui considérés comme offensants. En 2020, à la demande des héritiers d’Agatha Christie, le titre a été officiellement modifié en « Ils étaient dix », une appellation neutre conservant le suspense du récit sans référence raciale. Cette décision s’inscrit dans une volonté d’adaptation culturelle et de respect des sensibilités contemporaines. Ce changement concerne uniquement le titre : l’histoire, les personnages et l’intrigue restent inchangés.

Résumé rapide pour réviser en 2 minutes

Besoin de réviser vite fait avant un contrôle ? Voici ce qu’il faut retenir. Dix personnes se retrouvent sur une île isolée, toutes invitées par un mystérieux hôte nommé « U.N. Owen ». Rapidement, elles découvrent qu’elles ont toutes un point commun : chacune est responsable d’un crime resté impuni. Une voix enregistrée les accuse un à un. Puis, un à un… ils meurent. Chaque mort suit les strophes d’une comptine inquiétante accrochée au mur, et une statuette de porcelaine disparaît après chaque décès. Coincés, méfiants, paranoïaques, les survivants tentent de comprendre. Mais le meurtrier semble toujours avoir un coup d’avance. Finalement, tous les invités périssent. Ce n’est que dans une lettre posthume trouvée plus tard que le juge Wargrave avoue avoir organisé toute l’affaire, pour rendre une justice qu’il estimait légitime, avant de se donner la mort à son tour.

⏱️ Résumé express

10 invités sur une île isolée Tous coupables de crimes impunis Une voix les accuse, puis les tue… selon une comptine Chaque mort fait disparaître une figurine Le juge Wargrave est le meurtrier… et se suicide

Parfait pour réviser en dernière minute ou comprendre l’essentiel.

Résumé détaillé du roman

Dix invités reçoivent une mystérieuse invitation pour séjourner sur l'île du Nègre, au large du Devon. À leur arrivée, ils découvrent que leurs hôtes, les Owen, sont absents. Seuls les domestiques, Thomas et Ethel Rogers, les accueillent. Le soir même, une voix enregistrée accuse chacun d’un crime passé. Rapidement, les morts s’enchaînent, toutes en écho à une comptine présente dans la maison. À chaque décès, une figurine de porcelaine est brisée ou disparaît. Les survivants sombrent dans la paranoïa. Plus personne ne fait confiance à personne. Jusqu’au moment où il ne reste qu’une seule personne en vie… puis plus aucune. Les policiers, perplexes, découvriront une lettre dans une bouteille, dans laquelle le juge Wargrave confesse être le meurtrier, et détaille son plan méticuleux.  

Les personnages et leurs crimes

Personnage Profession Crime commis Mode de mort
Anthony Marston Héritier mondain A tué deux enfants en voiture Cyanure dans son verre
Mrs. Ethel Rogers Domestique A laissé mourir sa maîtresse pour l’héritage Médicaments (sommeil)
Général MacArthur Militaire retraité A envoyé un rival amoureux au front Frappé à la tête
Thomas Rogers Majordome Complice de sa femme Tué à la hache
Emily Brent Vieille fille pieuse A poussé une domestique au suicide Injection de poison
Justice Wargrave Juge à la retraite A condamné un homme innocent à mort Simule sa mort puis suicide
Dr. Armstrong Médecin A causé une mort par négligence Jeté dans la mer
William Blore Ex-policier A menti dans un procès Écrasé par une statue
Philip Lombard Aventurier colonialiste A abandonné des hommes en Afrique Abattu par Vera
Vera Claythorne Gouvernante A laissé mourir un enfant Se pend dans sa chambre

La comptine des Dix petits nègres : texte complet et signification

L’un des éléments les plus marquants du roman est sans doute la comptine macabre qui sert de fil conducteur à l’intrigue. Affichée dans chaque chambre, elle décrit, vers après vers, la disparition successive de dix personnages, à travers des morts à la fois absurdes, poétiques et terriblement fatales. Agatha Christie s’est inspirée d’une ancienne comptine anglaise intitulée "Ten Little Niggers", elle-même dérivée d’un chant américain du XIXe siècle. Ce texte, à l’origine problématique par son vocabulaire, a été adapté en français sous le nom « Dix petits nègres », avant d’être révisé dans les éditions modernes pour éviter toute connotation raciste. Dans le roman, chaque mort suit fidèlement une strophe de cette comptine, et chaque fois, une figurine en porcelaine disparaît du salon. Ce procédé littéraire crée une tension constante, une forme de mise en scène ritualisée, presque mythologique. Le destin semble écrit à l’avance, et chaque personnage devient à la fois victime et acteur d’une tragédie orchestrée.

Version simplifiée de la comptine

Voici une version condensée, traduite en français, telle qu’elle rythme les chapitres du roman :
  1. Dix petits nègres s’en allèrent dîner. L’un d’eux s’étouffa… Il n’en resta plus que neuf.
  2. Neuf petits nègres veillèrent très tard. L’un d’eux ne se réveilla plus… Ils n’étaient plus que huit.
  3. Huit petits nègres voyagèrent dans le Devon. L’un d’eux resta là… Il n’en resta plus que sept.
  4. Sept petits nègres coupèrent du bois. L’un d’eux se coupa en deux… Il en restait six.
  5. Six petits nègres jouèrent avec une ruche. Une abeille piqua l’un d’eux… Il n’en resta plus que cinq.
  6. Cinq petits nègres étudièrent le droit. L’un d’eux se condamna lui-même… Il en restait quatre.
  7. Quatre petits nègres sont allés en mer. L’un d’eux fut avalé… Il n’en resta plus que trois.
  8. Trois petits nègres se promenèrent au zoo. L’un fut écrasé… Il n’en resta plus que deux.
  9. Deux petits nègres s’assirent au soleil. L’un d’eux fut brûlé… Il n’en resta plus qu’un.
  10. Le dernier petit nègre se pendit tout seul… Et il n’en resta plus aucun.

Une mécanique implacable

Cette comptine n’est pas un simple effet de style : elle devient une arme psychologique dans le roman. Les personnages, au fil des morts, prennent conscience que leur sort est peut-être écrit. La peur grandit à mesure que les vers s’accomplissent, jusqu’à ce que la réalité dépasse l’absurde. Agatha Christie pousse ainsi le lecteur dans une position troublante : nous savons comment chaque personnage va mourir, mais nous ne savons pas qui, quand, comment, ni surtout par qui. C’est ce suspense inversé — une fin connue mais des moyens cachés — qui donne toute sa force à ce thriller littéraire unique.

Analyse du roman : thèmes et style d’Agatha Christie

Ils étaient dix est bien plus qu’un simple roman policier. Il s’agit d’un chef-d’œuvre du suspense psychologique, dans lequel Agatha Christie condense toute sa maîtrise de la tension narrative. Derrière le mystère, c’est un roman profondement moral et symbolique, où les questions de culpabilité, de justice et de punition sont centrales.

Un tribunal à huis clos

Ce qui rend l’histoire particulièrement marquante, c’est que tous les personnages sont coupables, mais aucun n’a jamais été puni par la justice humaine. L’île devient alors une sorte de tribunal ultime, où une justice implacable et invisible rend son verdict — sans appel. Le juge Wargrave, qui orchestre cette vengeance déguisée en punition, incarne la loi… mais une loi pervertie, froide, méthodique.

Chaque mort n’est pas aléatoire, mais symboliquement liée au crime passé du personnage. Agatha Christie inverse ainsi les codes classiques du roman policier : ce n’est pas l’innocent qu’on cherche à protéger, mais le coupable qu’on regarde tomber.

L’isolement et la peur, catalyseurs de la paranoïa

L’un des moteurs du roman est l’isolement total. L’île est coupée du monde, battue par les vents, sans échappatoire possible. Il n’y a pas de policier à appeler, pas d’extérieur pour apporter une solution. Tout se joue entre les dix personnages.

Peu à peu, la tension monte, les alliances se forment puis se brisent. Chacun se méfie des autres. La peur devient le véritable meurtrier. À travers cette atmosphère claustrophobique, Agatha Christie plonge le lecteur dans un climat d’angoisse croissante, où le soupçon devient insoutenable.

Un suspense inversé

Contrairement à ses autres romans, il n’y a ici ni enquêteur, ni enquête. Le meurtrier est invisible jusqu’à la dernière page, et la logique habituelle du détective qui dénoue les fils est ici remplacée par un suspense inversé : on sait que tous vont mourir, mais on ignore dans quel ordre, de quelle manière, et surtout… qui orchestre les meurtres.

Cette structure rend le lecteur complice malgré lui, à l’affût du moindre indice, piégé dans une intrigue aussi inévitable qu’ingénieuse.

Un style sobre, mais chirurgical

Le style d’Agatha Christie est volontairement dépouillé et efficace. Elle ne cherche pas l’effet de style, mais l’efficacité narrative. Chaque phrase a un but, chaque description prépare un rebondissement. La sobriété du ton crée un contraste saisissant avec l’horreur de certaines scènes, ce qui accentue leur impact.

Elle utilise aussi des techniques propres au théâtre : unités de lieu, de temps et d’action, dialogues serrés, tension dramatique croissante. On comprend pourquoi ce roman a été adapté si souvent au théâtre : c’est un huis clos écrit avec une rigueur scénique redoutable.

Adaptations et réception du roman

Le succès de Ils étaient dix ne s’arrête pas à sa version papier. Depuis sa publication en 1939, le roman d’Agatha Christie — encore sous son titre original And Then There Were None — a été adapté dans de nombreux formats : théâtre, cinéma, télévision, radio, bande dessinée… preuve de sa puissance narrative intemporelle.

Des adaptations cinématographiques nombreuses

La première adaptation majeure est celle du cinéaste René Clair, sortie en 1945. Elle reprend le schéma global du roman, mais modifie la fin pour la rendre plus acceptable au grand public : deux personnages survivent, contrairement à l’œuvre originale où tous les invités périssent. Ce compromis est fréquent dans les premières versions filmées, notamment celles des années 60 et 70.

En 1987, une version britannique moderne transporte l’intrigue dans un décor désertique (en Iran !), avec là encore des variations sur la fin. Les films de cette période mettent davantage l’accent sur le suspense que sur l’aspect psychologique du roman.

En 2015, une mini-série produite par la BBC et saluée par la critique revient à l’esprit noir et nihiliste du roman original. Réaliste, glaçante, sombre : cette version, très fidèle au livre, a marqué un tournant dans la réception contemporaine de l’œuvre.

Une relecture française contemporaine : Ils étaient dix (2020)

En 2020, France Télévisions produit une série événement intitulée Ils étaient dix, signée Pascal Laugier. L’intrigue est transposée dans un contexte moderne, sur une île polynésienne, avec des personnages d’aujourd’hui et des crimes adaptés à notre époque.

Ce choix de réinterprétation permet de résonner avec les thématiques contemporaines : violences conjugales, harcèlement, justice médiatique… La structure en dix épisodes suit fidèlement la mécanique d’Agatha Christie, tout en offrant un traitement visuel spectaculaire.

Ils étaient dix devient ainsi une version hybride : à la fois hommage et actualisation du matériau original, avec un casting français solide (Samuel Le Bihan, Romane Bohringer, Marianne Denicourt…).

Une réception critique et populaire phénoménale

Avec plus de 100 millions d’exemplaires vendus, And Then There Were None est le roman le plus vendu d’Agatha Christie et l’un des plus lus de l’histoire du polar. Il est enseigné dans de nombreuses écoles et universités à travers le monde, et figure dans les listes de lecture obligatoires du secondaire dans plusieurs pays.

Sa construction parfaite, son ambiance unique et son twist final en font un modèle du roman à suspense, souvent cité comme référence dans les œuvres modernes (de Saw à The Hateful Eight en passant par Knives Out).

Pour résumer

  • Adaptations majeures : théâtre (1943), cinéma (1945 à 2015), TV (BBC, France TV), radio, BD

  • Fin modifiée dans plusieurs versions, puis retour au texte original dans les années 2010

  • Réception mondiale : best-seller historique, acclamé pour son originalité

  • Une œuvre pionnière : souvent imitée, jamais égalée

Ce qu’il faut retenir pour un contrôle ou un devoir

Voici une fiche express pour réviser rapidement le roman Ils étaient dix, parfaite en vue d’un devoir ou d’un oral. Retenir l’essentiel, c’est déjà comprendre les enjeux fondamentaux du livre.

Fiche express

  • Titre actuel : Ils étaient dix

  • Titre original : And Then There Were None (1939)

  • Ancien titre français : Dix petits nègres (jusqu’en 2020)

  • Autrice : Agatha Christie

  • Date de publication : 1939 (France : 1940)

  • Lieu : Une île isolée au large du Devon (sud de l’Angleterre)

  • Type de récit : Huis clos, suspense psychologique

  • Genre littéraire : Roman policier (whodunit)

  • Narration : À la 3e personne, focalisation externe

Thèmes à maîtriser

  • Justice et morale

  • Culpabilité et conscience

  • Isolement et paranoïa

  • Manipulation mentale

  • Justice privée vs loi officielle

Citation facile à glisser dans une copie :

« Ils mouraient comme les couplets d’une vieille chanson… un par un. »

À retenir pour le bac

  • Titre : Ils étaient dix (anciennement Dix petits nègres)
  • Autrice : Agatha Christie (Reine du polar anglais)
  • Thèmes principaux : Justice – Culpabilité – Huis clos – Vengeance
  • Cadre : Île fictive coupée du monde, 10 personnages piégés
  • Structure : 10 morts, 10 strophes d’une comptine, 10 figurines
  • À citer : « Ils mouraient comme les couplets d’une vieille chanson… un par un. »
  • Particularité : Le meurtrier est l’un des personnages. Fin révélée dans une lettre posthume.

Un classique du polar à connaître par cœur pour briller à l’oral comme à l’écrit !

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